9 février 2009
À Nicolas
Pétales de fumée qui s'étiolent un à un sur ma peau nervurée, la sève goutte lentement de ta bouche. Mon amant, ma morphine, tu m'enlaces de tes lianes. Nos sucs se mêlent au goût poisseux de la résine et nos peaux pétillent doucement. Tes cheveux crépitent, tes joues s'enflamment, tu te consumes et je brûle à mon tour. Pluie de cendre, jusqu'à la musique prend feu, j'entrevois les violons entassés en bûchers, et tu m'entraînes dans la nuit. Nos pieds-comètes frôlent à peine l'herbe et au long de notre course, la nuit se change en tourbillon de lumière aveuglante. Je ne sens bientôt plus la chaleur, nos mains se séparent. Je me noie de soleil liquide, je te bois de doutes limpides. Nuit de naissance ou plutôt de renaissance, et c'est comme un courant qui me prend au ventre, qui m'entraîne, qui me pousse, qui m'envole. Je n'ai pas de plumes, non, ni d'écailles pour me défendre, mais ma force qui s'éveille m'aidera un jour, mon amant, à me tenir droite, sans ton aide, à tes côtés, ma morphine.
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